mercredi 10 décembre 2014

Libre d'apprendre BLOG14 - Les raisons d'envisager une université moins sélective et moins chère

Les raisons d'envisager une université moins sélective et moins chère.
Pourquoi l'université de Fitchburg est-elle peut-être meilleure que celle d'Harvard


Les familles qui ont, pendant des années, misent de côté scrupuleusement de l'argent pour payer des frais de scolarité universitaire ont découverts, ces dernières semaines, qu'un putois s'était glissé dans leur tirelire. Les capitaux de financement pour l'université ont chuté, de la même façon que les fonds de retraite des parents et de la valeur de leur maison. La situation mène de nombreux lycéens de dernière année, et même de première à repenser les universités auxquelles ils pourront s'inscrire, ce qui les mènera aussi à songer prudemment avant d'accepter les offres d'inscriptions qui arriveront dans leurs boîtes aux lettres. Les universités publiques qui coûtent une fraction de ce que coûtent les écoles d'élite privées commencent à sembler plus attractives qu'elles ne l'étaient avant.


Quand ma femme termina le lycée, il y a quelques années, elle avait des résultats académiques qui auraient pu la mener aux universités les plus sélectives. Elle a choisi, à la place, l'école d'état de Fitchburg, que vous ne verrez jamais publié dans les listes des universités les plus prestigieuses ou dans aucun guide des écoles les plus sélectives d'Amérique. Elle se posa la question attentivement est conclue que, pour ce qu'elle souhaitait étudier, le programme de Fitchburg était aussi bon que n'importe lequel et qu'elle appréciait particulièrement le fait que ni elle ni ses parents ne s'endetteraient pour qu'elle puisse y aller. Elle appréciait aussi que ses camarades de classe venaient d'une grande diversité de milieux. Elle (qui est maintenant une physicienne au sommet de sa carrière et respectée dans sa profession) n'a jamais regretté sa décision. Il n'y a pas de signe que son diplôme de Fitchburg, qu'elle expose avec fierté, lui a moins servi que s'il aurait s'agit d'un diplôme d'Harvard. J'envie personnellement le snobisme inversé qu'elle est capable de déployer parmi ses collègues qui ont des diplômes d'écoles réputées.


Pendant des décennies, notre établissement éducatif national a soutenu une vue malavisée et simpliste concernant la sélection à l'université. Cette vue est : « Inscrivez-vous dans les écoles les plus sélectives dont vous avez une chance d'entrer et allez ensuite dans l'école la plus sélective qui vous accepté ». Le concept dominant ici est que « vous vous vendez en dessous de ce que vous valez vraiment » et que « vous n'êtes pas tout ce que vous pouvez être », si vous n'allez pas à l'école la plus sélective et la plus chère qui accepte de vous prendre. Parce que cette idéologie est entré tellement profondément dans la tête des gens, les écoles privées ont pendant des années pu augmenter leurs frais de scolarité et d'autres frais qui ont largement dépassé l'inflation et qui ne sont rien d'autre que scandaleux. Je vais vous présenter ici une façon de penser prudemment pour ne pas tomber dans le piège qui en a capturé beaucoup.


Pour des étudiants ayant des capacités équivalentes, l'éducation dans une université hautement sélective ne mène pas à un meilleur travail ni à un revenu supérieur que ne mènerait une éducation dans une université moins sélective.


Certaines personnes sont dupées par des statistiques trompeuses. Oui, il est vrai que les diplômés d'Harvard (et les écoles du même genre) font davantage d'argent que ne le font les diplômés d'une école publique comme celle de Fitchburg. Mais, souvenez-vous, ceux qui vont à Harvard, sont dans la moyenne, bien différents pour commencer que ceux qui vont à Fitchburg. Puisque la plupart des gens ont la mentalité établie que chacun doit aller dans l'école la plus sélective dont il est capable d'aller. Harvard et les autres écoles de ce genre, sont capables de sélectionner la crème de la crème (dans la définition habituelle de crème). Ce sont les personnes qui sont destinées à faire bien, professionnellement, peu importe l'école où ils iront. La plupart d'entre eux sont extraordinairement brillants et motivés (et le reste ont des parents très riche ou célèbre.).


Le fait que la moyenne des diplômés d'une école d'élite fait davantage d'argent dans leur vie d'adulte que ne le fait la moyenne des diplômés d'une école moins renommée n'a pas du tout d'incidence sur la question si oui ou non vous (ou votre fils ou fille) ferez plus d'argent en allant dans une école d'élite. La seule sorte de recherche d'étude qui aiderait à répondre à cette question est de comparer les étudiants qui ont des capacités académiques initiales équivalentes et les mêmes potentiels de revenus qui choisissent d'aller dans différentes écoles dans tous les niveaux de prestige. Heureusement, de telles études ont été faites, mais pas grand monde n'en a entendu parler.


En 2002, Stacy Berg Dale et Alan Krueger ont publié les résultats d'une vaste étude sur la relation entre les inscrits d'université et les revenus qui suivent pour des étudiants qui ont dans d'autres mesures, eu des potentiels équivalents. Ils ont utilisé les données du National Longitudianl Survey de la classe de lycée de 1972. Dans une partie de leur étude, ils se sont concentré exclusivement sur ces étudiants qui se sont inscrit et ont été accepté par au moins une université d'élite et au moins une université moins réputée. À partir de ce groupe, ils ont comparé les revenus adultes de ceux qui ont choisi une école d'élite à ceux qui ont choisi une autre école et ils n'ont pas découvert de différence significative. D'un autre côté de l'étude, ils ont utilisé des moyens statistiques pour mettre à égalité les revenus potentiels des étudiants, basé sur les informations qu'ils avaient sur eux pendant leurs années de lycée (par exemple leurs résultats de l'examen SAT) et ont ainsi découvert que les étudiants avec un potentiel égal au commencement ont plutôt bien réussi leurs carrières, sans rapport avec le prestige de l'université où ils sont allé.


Il y a, je dois le noter, une exception intéressante à cette conclusion générale que d'avoir été à une école d'élite n'affecte pas les revenus pendant l'âge adulte. Cette exception vient des étudiants venant de familles ayant de faibles revenus. Pour ce groupe, et seulement ce groupe, aller à une école d'élite à boosté de manière significative leurs revenus. Peut-être qu'aller dans une école d'élite a permis à ce groupe d'accéder à une classe sociale plus élevée, qui les a ensuite aidé à avoir un meilleur emploi et davantage d'argent en tant qu'adulte qu'il n'aurait pu le faire sans ça. Pour les étudiants typiques de moyenne classe en revanche, cela n'a eu aucun effet. Donc si vous venez d'une famille ayant de très bas revenus, avoir de bonnes notes au lycée et aussi de nombreuses autres conditions, vous pourriez écouter le conseil habituel qui est d'aller dans l'école la plus prestigieuse à laquelle vous pouvez accéder. C'est aussi avec les écoles les plus prestigieuses que les offres d'aides financières sont les plus importantes pour les familles à faible revenue. Si vous voulez aller à Harvard et votre famille n'a pas d'argent pour vous le payer, Harvard payera toutes vos dépenses. Pour vous, Harvard pourrait non seulement fournir un moyen de vous booster davantage que ne le ferait l'école publique, mais serais aussi bien moins cher.


Il n'y a aucune évidence que la qualité l'éducation d'une université est en corrélation avec son prix.


La qualité de l'éducation des universités est très difficile, si ce n'est impossible, à évaluer d'une manière générale. Ce qui marche très bien pour une personne peut s'avérer calamiteux pour une autre. De plus, en cohérence avec la plupart des thèmes des articles de ce blog, l'éducation que vous recevrez de l'université, peu importe l'université où vous irez, dépendra que ce que vous y mettrez. La véritable éducation n'est pas faites sur vous, elle est faites par vous. Donc il est important d'évaluer les écoles en fonction de ce que vous pouvez y faire.


Il est aussi vrai que dans de nombreuses écoles d'élites, les professeurs les plus célèbres (qui ont les salaires les plus élevés) seront généralement moins disponible pour vous en tant qu'étudiant non diplômé. Ils seront très occupés par leurs recherches et leurs étudiants diplômés. Il est de pratique commune maintenant que les professeurs qui ont de grandes bourses de recherches, utilisent une part de cet argent pour racheter une partie ou la totalité de leurs cours. Le résultat est que l'université embauche pour des montants dérisoires des étudiants diplômés et des personnes extérieures à mi-temps pour enseigner ces cours.


Si vous allez à une université moins prestigieuse, particulièrement si celle-ci n'a pas de programme de doctorat, les professeurs ne seront peut-être pas célèbres, mais ils peuvent très bien être de meilleurs spécialistes que ne le sont les étudiants diplômés ou ceux qui enseignent à mi-temps les cours des professeurs célèbres à d'autres endroits. Ils seront aussi certainement davantage dédié à l'enseignement et auront plus de temps et de motivation pour vous connaître en tant que personne. Ils peuvent vous inviter à participer dans leurs recherches ou d'autres travaux érudit ou communautaire, en tant que collègue assistant, ce qui vous donnerez une expérience inestimable qui n'est pas accessible dans la salle de classe.


Je suis moi-même allé dans une université prestigieuse, il y a de nombreuses années, en partie à cause de la popularité des membres de son département de physique. J'avais le projet à ce moment-là de me spécialiser en physique. Je pris mes premiers cours de physique avec le professeur le plus célèbre d'entre eux et ce fut les pires cours de j'ai pris de toute ma vie. Il arrivait souvent avec du retard pour ses conférences et quand il apparaissait, il ne réussissait pas à parler de manière cohérente, il semblait faire sa conférence à partir d'un autre monde, son esprit semblait ailleurs. Aucun d'entre nous pouvions le comprendre, et la plupart d'entre nous arrêtions de suivre le cours. Cette expérience m'a amené à changer mon attention pour étudier la biologie et la psychologie, ce qui peut avoir été une bonne ou une mauvaise chose.


Bien sur, il y a de nombreux merveilleux professeurs dans les écoles prestigieuses qui prennent leur enseignement avec sérieux. J'en connais personnellement quelques-uns. Je dis juste que l'on ne peut pas supposer que les professeurs célèbres de n'importe quelle université prestigieuse sont de bons enseignants. Où que vous alliez, vous devriez découvrir qui enseigne vraiment les cours que vous êtes amené à suivre et vous devriez chercher ce que vous pouvez concernant l'évaluation de ces enseignants par les étudiants. Si possible, visitez leurs classes.


Il est souvent meilleur d'être un gros poisson dans un petit étang que l'inverse


Un phénomène psychologique bien documenté, qui est pertinent avec le choix de votre université, est ce que les psychologues sociales appel « l'effet gros poisson dans un petit étang ». Le phénomène est lié à l'estime de soi. De nombreuses études de recherche ont montré que, avec les mêmes capacités académiques, des étudiants se trouvant dans un environnement non sélectif ont une meilleure image de leurs capacités académiques que celle qu'ont les étudiants se trouvant dans un cadre hautement sélectif. Pour le dire autrement, un étudiant avec des capacités modérés pourrait se sentir incompétent, et même déprimé en étant entourés de personnes très douées. Réciproquement, le même étudiant pourrait se sentir lui-même très doué – et agir ainsi de la sorte – dans un environnement dans lequel ses performances s'élèvent parmi les meilleurs. Malheureusement, notre monde éducatif est construit de façon à encourager une attitude compétitive, alors de telles comparaisons et leurs effets sur l'estime de soi sont inévitables. Être accepté à une université prestigieuse vous donnerez peut-être une croissance d'estime de soi tandis que vos camarades de classe vous regardent avec envie et vos grands-parents jubilent, mais aller ensuite dans cette université pourrait vous entraîner ensuite dans un long combat contre la dépression, si cela vous apparaît être différent de ce à quoi vous vous attendiez.


En dehors de l'estime de soi, il y a un autre avantage à être un gros poisson dans un petit étang. Un bon étudiant dans une école moins prestigieuse a généralement davantage de chance d'être remarqué par les professeurs, et donc de recevoir des opportunités éducatives supplémentaires et de merveilleuses recommandations pour les carrières ou études futures que ne l'auraient des étudiants avec des capacités identiques dans une école hautement prestigieuse. Ces opportunités supplémentaires et ces recommandations peuvent dans de nombreux cas, compenser les pertes de la valeur prestigieuse non acquises en allant pas à Harvard. De plus, si les classes sont plus faciles dans les écoles moins prestigieuses, cela pourrait être une bonne chose, pas seulement pour votre estime de soi mais aussi pour votre éducation. Cela vous donnerait davantage de temps pour aller au-delà des travaux de cours assigné, et prendre en charge votre propre éducation, de façons qui vous permettront sur le long terme à davantage de véritable apprentissage que simplement suivre les tâches et les examens donnés en classe.
----------


Je ne dis pas qu'il s'agit toujours d'une erreur que d'aller dans l'école la plus prestigieuse où vous êtes capable d'aller. Je dis juste qu'il y a de bonnes raisons de considérer sérieusement l'alternative. Une autre chose à considérer est ceci : Pour vous en particulier, étant donné ce que vous souhaitez faire dans votre vie, est ce qu'aller à l'université pendant quatre ans est-il un avantage ? Aujourd'hui, de nombreuses personnes, en incluant beaucoup de personnes qui auraient pu aller dans les universités les plus prestigieuses du pays, sont en train de graver de grande vie par eux-même, heureux dans leur travail et dans leur vie sans mettre un pied à l'université. ''Un esprit est une chose horrible à gâcher à l'université si vous avez de meilleures choses à faire''. Mais ceci est un autre sujet.
----------

Références :
1. S. B. Dale & A. B. Krueger, "Estimating the payoff of attending a more selective college," Quarterly Journal of Economics, 117 (2002), 1491-1527.
2. H. W. Marsh & K-T. Hau, "The big-fish-little-pond effect on academic self-concept," American Psychologist, 58 (2003), 364-376.

https://en.wikipedia.org/wiki/Big-fish%E2%80%93little-pond_effect
----------

Publié le 22 Octobre 2008 par Peter Gray

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire